Pour notre grande chance, Achille Mbembe publie en ce début d’année deux passionnants essais sur la transformation de l’humanité, les dérives totalitaires de l’ère contemporaine, la prédation néolibérale et le post-colonialisme.
Dans Brutalisme, le penseur analyse le développement du numérique – outil de contrôle et de tri des populations, qui rend les humains de plus en plus artificiels –, le « narcissisme de masse » des réseaux sociaux, les frontières – lieux de « violence organisée » –, l’assujettissement des masses, le parcage des migrants, ou encore le brutalisme de l’exploitation excessive des ressources. Un constat glaçant sur notre époque, violente, et la démolition des êtres, des choses, des rêves…
De la postcolonie, un essai sur les formes de pouvoir en Afrique, revient sur les rapports de domination, l’autoritarisme, le colonialisme… et le fait que le continent noir est dépossédé d’une réflexion autonome sur lui-même. Une réflexion éclairante, à la croisée de l’anthropologie, de l’Histoire et de la science politique.
Philosophe et politologue originaire du Cameroun, Mbembe est professeur d’histoire, de sciences politiques et chercheur au Wits Institute for Social and Economic Research à l’université de Witwatersrand, à Johannesburg. Lauréat du prix Ernst-Bloch en 2018, il est notamment l’auteur de Sortir de la grande nuit (2010), Critique de la raison nègre (2013) et Politiques de l’inimitié (2016).
Ses deux dernières publications sont Brutalisme et De la postcolonie. Essai sur l’imagination politique dans l’Afrique contemporaine (Éditions La Découverte, 2020).
Pour en savoir plus :
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