GAO XINGJIAN
8 juin 2018
Dialogue autour de l’œuvre de Gao Xingjian, Prix Nobel de littérature en collaboration avec la Villa Medici.
Depuis qu’il écrit poèmes, romans, nouvelles, pièces de théâtre, livrets d’opéra, depuis qu’il peint, à l’encre de Chine, sur papier ou sur toile, des tableaux de toutes les tailles, mais jamais avec des couleurs, seulement avec les multiples nuances qui vont du blanc au noir, depuis qu’il filme, en plein air ou en studio, en couleur ou en noir et blanc, et crée des films muets ou parlant, depuis qu’il prononce des discours à l’invitation des musées, universités, associations artistiques et littéraires du monde entier, Gao Xingjian s’exprime en son nom propre, sans suivre les modes, en livrant son témoignage au sujet des difficultés existentielles que rencontrent les hommes depuis des temps immémoriaux, sans jamais penser que l’avenir pourrait être radieux, sans jamais croire aux discours des hommes politiques, des philosophes radicaux, des prophètes et des démiurges. C’est un homme seul, qui n’appartient à aucune chapelle et qui se contente de livrer aussi bien sa vision du monde passé et du monde actuel que sa propre expérience artistique.
Gao Xingjian, né en Chine en 1940, est peintre, écrivain et traducteur, mais aussi dramaturge et metteur en scène. Il a écrit une dizaine de pièces et un opéra, mis en scènes régulièrement à Hong-Kong et Taïwan. Son théâtre, expérimental, qui mêle l’influence moderne occidentale – de Brecht notamment – et le spectacle traditionnel chinois lui a valu les foudres du régime communiste. Réfugié politique depuis 1989, il vit à Paris.