DIDIER BILLION
26 janvier 2024
Présentation de Désoccidentalisation, repenser l’ordre du monde, co-écrit avec Christophe Ventura, paru aux éditions Agone, en partenariat avec les amis du Monde Diplomatique Italie.
L’année 2022 aura ouvert une nouvelle situation internationale, caractérisée par la dimension géopolitique, sanitaire et écologique d’une crise systémique du système-monde, où la guerre d’Ukraine constitue une nouvelle étape.
Les auteurs fondent leur diagnostic sur un rappel des grands conflits et affrontements du siècle dernier, pour comprendre comment on en est arrivés à la situation actuelle : entre nouvelle guerre froide et nouveaux enjeux impérialistes, affirmation des États dits du Sud, restauration de la puissance russe et positionnement central de la Chine face à la fragilisation du modèle démocratique. Leur méthode : analyser l’organisation des relations entre les pouvoirs économiques, financiers, politiques, militaires et technologiques, leurs évolutions au sein de chaque État et société, et entre eux dans le système international.
Le monde serait entré dans une phase de désoccidentalisation, c’est-à-dire d’érosion irréversible des valeurs, de la puissance et de l’influence des pays occidentaux. Certes, mais cela ne suffit pas pour saisir les contradictions à l’œuvre : partout agit une société vivante dont les évolutions sont forgées par des rapports de classe et des luttes internes, en régime démocratique ou autoritaire, au sein des sociétés occidentales comme dans celles du Sud.
L’analyse de ces processus permet de faire émerger des solutions pour une transformation progressiste et coopérative du monde, pour sortir des crises qui caractérisent notre époque.
Dans quelle mesure les peuples pèseront-ils dans ces évolutions en cours ? Une partie de la réponse se trouvera dans leur capacité d’action et de mobilisation à venir.
Puissent les réflexions contenues dans cet ouvrage contribuer à nourrir la réflexion et les débats de toutes celles et ceux qui ne se résignent pas à l’inéluctable et au chaos, conscients que l’histoire humaine reste largement, pour le meilleur ou pour le pire, une auto- construction collective.
Certifié d’histoire et de géographie, docteur en sciences politiques, Didier Billion est spécialiste de la Turquie et du Moyen-Orient. Il est directeur des publications de l’IRIS (Institut des relations internationales et stratégiques) et rédacteur en chef de ‘La revue internationale et stratégique’.
Il est l’auteur de nombreuses études et notes de consultance pour des institutions françaises (ministère de la Défense, ministère des Affaires étrangères).
Il a aussi publié et dirigé plusieurs ouvrages dont “La politique extérieure de la Turquie” (L’Harmattan,1997) et “Le rôle géostratégique de la Turquie” (IRIS Presse, 1995).
Christophe Ventura est directeur de recherche à l’IRIS. Diplômé de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), il a étudié l’histoire du néolibéralisme aux États-Unis et les indépendances latino-américaines au 19e siècle. Spécialiste de l’Amérique latine, il a réalisé un grand nombre de missions dans la région (Argentine, Brésil, Mexique, Amérique centrale, Venezuela, Uruguay). Journaliste, il suit depuis le début des années 2000 les évolutions politiques, économiques, sociales et géopolitiques en Amérique latine et publie régulièrement des articles dans divers journaux et revues.
Engagé dans le milieu associatif international, il a participé à la conception et à l’organisation des Forums sociaux mondiaux depuis leur fondation en 2001 (Porto Alegre, Brésil).
Il est l’auteur de Géopolitique de l’Amérique latine (Éditions Eyrolles/IRIS, Paris, 2022)